LE SAIX - Boucle de Clausonne
Au départ du village pittoresque du Saix (tout se prononce), cette randonnée est une véritable immersion dans un écrin de nature préservée, où la promesse de l'émerveillement est tenue jusqu'à la fin. Fortement teintée d'histoire, cette boucle rencontre vieilles pierres, paturages de montagne et merveilles géologiques des gorges du Gouravour, où, avec un peu de chance, la montagne chantera pour vous ... Manon SAPHORE, stagiaire au Pnr des Baronnies provençales

Les vergers des Hautes-Alpes
Au Saix, dès 1980, le pastoralisme laisse place à l'arboriculture, qui y devient la principale activité grâce à l'irrigation. Les pommes (Golden Delicious et Gala) ont été labélisées IGP (Indication Géographique Protégée) "Pommes des Alpes de Haute Durance" en 2016. Pour les poires, la variété "Comice" est la plus répandue et la plus recherchée. Ces productions tiennent leur qualité à leur concentration en sucre naturel, liée à l'ensoleillement et à la variation des températures du territoire.

Le rocher de Saint-Ponçon
Le site perché et fortifié de Saint-Ponçon, anciennement Oze la Vieille, était habité au Haut Moyen-Âge, comme en attestent certaines traces d'aménagements (terrasses, seuil de porte). À moins de 300m de ce rocher, au sud, s'écoule une source, à l'emplacement d'un récent glissement de terrain, qui alimentait vraisemblablement le village perché. Malgré ces atouts, le rocher est abandonné entre les XIe et XIIIe siècles, pour de nouvelles seigneuries, plus proches des terres cultivées.

Le hameau de la Péguière
Formé au XVIe siècle, le hameau de la Péguière était composé en 1817 de 5 maisons et de 2 étables, autour de prés et de terres labourables. Son nom évoque un lieu de fabrication de la poix ("Peguiero" en provençal). Au cours du XIXe siècle, le nombre de familles installées varie entre 3 et 7, pour une population comprise entre 20 et 30 habitants. Au début du XXe siècle, le hameau commence à être déserté, avant d'être définitivement abandonné au lendemain de la Grande Guerre.

Les envahisseurs des prairies
Anciennes terres labourées, ces prairies d'altitude sont désormais dévolues au pâturage. Cet usage entraîne une modification du site, où les espèces non consommées par les troupeaux se développent. Ici, les noisetiers ferment progressivement le milieu et le vérâtre blanc, espèce dite invasive, s'y étend de manière excessive, entrainant une diminution de la qualité des pâturages, tant pour l'alimentation que pour le maintien de la biodiversité floristique.

Le toit des Baronnies ?
Du haut de ses 1834m la montagne d'Aujour est le point culminant des Baronnies, bien que son sommet à proprement parler ne soit pas classé dans le Parc. Au sein du massif, qui se caractérise par un relief de moyennes montagnes, plusieurs d'entre elles se démarquent comme de forts marqueurs paysagers. Parmi les candidates en lice à la course à l'altitude : la montagne d'Angèle (1606m), la montagne du Duffre (1760m), la montagne de Bonnet rouge (1645m) ou encore la montagne de Mare (1622m).

L'Abbaye de Clausonne
Cette abbaye du XIIe a été par deux fois détruite, une 1ere fois en 1573 lors des guerres de religion puis une 2nde fois au cours de la guerre de Savoie en 1692. En 1993, le 4e régiment des Chasseurs de Gap, à la demande du général Mourès, dégage une partie des ruines de l'abbaye. En 1994, l'association "Les Amis de l’Abbaye de Clausonne" est créée et œuvre depuis en faveur de la sauvegarde et de la restauration de l'abbaye. Un sentier d'interprétation permet de découvrir ce patrimoine culturel.

Les moines bâtisseurs
En contrebas du site de l'abbaye, le torrent de Maraize a creusé des bancs calcaires qui ont servi de carrière. Destinée à la construction, cette dernière constituait une ressource pour l'édification de l'abbaye. Les strates calcaires, situées en berges, étaient donc débitées en pierres de taille, assemblées et liées à la chaux. Malgré la proximité de cette ressource, le caractère gélif des pierres obligea les moines à exploiter une carrière plus éloignée et de meilleure qualité.

La retenue du torrent de Maraize
En amont du rocher de la Vierge, des installations témoignent du réseau d'irrigation mis en place en 1973. Il s'agit de prises d'eau qui visent à assurer l'irrigation des terrains et des exploitations agricoles des communes du Saix et de Saint-Auban d'Oze. Afin d'assurer une alimentation du torrent toute l'année, un barrage de retenue a été créé sur le torrent de Maraize, pour former le lac artificiel de Peysier. Cette création a entraîné la disparition du hameau de Peyssier.

La montagne qui chante
Situées à 1000m d'altitude, les trompes de la ferme du Faï trônent au cœur d'un amphithéâtre naturel. Leurs vastes dimensions cachent de puissantes enceintes musicales jouant avec les aspérités de la falaise parabolique leur faisant face. Installées depuis 1991, les trompes ont fait l'objet d'une restauration soutenue par le Parc des Baronnies pronvençales et l'Europe en 2020. Site sonore expérimental unique au monde, il sert aujourd'hui de support à des festivals ou résidences artistiques.

L'ancien projet de route départementale
La piste traversant le massif, entre le Gouravour et le lac de Peyssier, a pour origine un ancien projet de route départementale, devant relier les communes du Saix et de Barcillonnette en traversant le massif d'Aujour. Le projet est abandonné à la suite de la guerre de 1914-1918. Pour autant, quelques ouvrages de cette époque demeurent dans le paysage, comme par exemple, une cabane de cantonnier située à proximité de l'entrée des gorges du Gouravour ou encore, plusieurs ponts en pierre.
Description
Depuis le parking, emprunter la passerelle traversant le torrent de Maraize et suivre le balisage en direction du col de Combe Escure. Monter jusqu'au col puis, après 1 km, prendre à gauche au panneau directionnel "Abbaye de Clausonne", en direction du sous-bois. Traverser le torrent du Chennet, et poursuivre jusqu'à déboucher dans une prairie.
1- La longer par la droite pour rejoindre une allée bordée d'arbres. Au panneau indicateur laisser le hameau de Péguière sur la droite et descendre à gauche à travers les alpages (bien suivre le balisage !) jusqu'à atteindre l'Abbaye de Clausonne.
2- À l'abbaye, prendre à gauche en direction du Saix, dépasser les vestiges et descendre par la droite et emprunter une calade. Traverser le torrent de Maraize par le ponton (passage impraticable en hiver, le contourner par la piste !) et prendre à gauche au poteau indicateur "moulin de Clausonne" en direction de la ferme du Faï. Poursuivre la descente jusqu'à l'entrée du village du Saix.
3- Traverser le torrent de Suzanne puis emprunter la rue de la Seigneurie et longer l'ancienne école. Au niveau du lavoir, s'engager à gauche dans le chemin de la Péguière et rejoindre le parking de départ.
Profil altimétrique
Recommandations
La première partie de la randonnée est raide et physique, éviter les horaires de fortes chaleurs et s'équiper en conséquence (eau, chapeau, crème solaire, ...).
Attention, avant le point 1 : Passage abrupt dans les marnes.
Accès routiers et parkings
Depuis Serres (14km), suivre la D1075, la D994 puis la D49 jusqu'à l'entrée de la commune du Saix.
Par Veynes (9km), suivre la D994, la D48 puis la D49 jusqu'à l'entrée de la commune du Saix.
Stationnement :
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