SAINT-ÉTIENNE-LES-ORGUES - Crêtes de Lure par le Pré de Fau
« Cette randonnée familiale est un condensé de ce que la Montagne de Lure peut nous offrir de mieux ; des pelouses sommitales aux vues panoramiques sur les Alpes et les sommets de la Provence, des forêts hêtraie-sapinière mais aussi de résineux. Puis, pour n’en citer que quelques-unes, on peut y croiser des espèces emblématiques remarquables comme le Tétras lyre, le Bruant ortolan, l’Aigle royal, et la très rare et très discrète Vipère d’Orsini... Vigilance et respect absolu ! ». Nans Baïsset, chargé de mission biodiversité et animateur Natura 2000 Montagne de Lure.
Les 15 patrimoines à découvrir
- Patrimoine et histoire
La station de Lure
À Lure, l'aventure du ski a commencé dans les années 30, avec la construction de la route. La station faisait la joie des familles de la région marseillaise, mais aussi des locaux. L'équipement était constitué de quelques "tire-fesses" et de deux "refuges" : des bars-restaurants, dont un avait quelques chambres. Avec le changement climatique, la neige est plus rare. Le démantèlement des équipements est lancé en 2011, mené par l'association "Montain Wilderness". Confrontée au changement climatique, au manque d’enneigement et aux difficultés économiques, liées à l’exploitation de l’offre ski, la communauté de communes Pays de Forcalquier – Montagne de Lure a pour projet de requalifier la station en site « Toutes saisons, Nature, Famille ». La requalification de la station de Lure est un enjeu fort en matière de transition écologique et un atout certain de développement économique et touristique durables pour le territoire. Les premiers équipements sont déjà installés.
- Flore
La hêtraie-sapinière
Ici, la forêt que l'on traverse est dite "hêtraie-sapinière". Elle est composée majoritairement de hêtres (A) et de quelques sapins (B). Mais on peut également y rencontrer d'autres arbres, comme l'alisier blanc (C) de la famille des sorbiers, le cytise faux ébénier (D) aux belles grappes de fleurs jaunes (toxiques!) au printemps, ou l'érable sycomore (E). Avec un peu d'attention, vous pouvez les reconnaître à la forme de leurs feuilles, présentées sur la photo jointe.
- Patrimoine et histoire
Lure, parcelle de biosphère
Une réserve de biosphère est un territoire comprenant des écosystèmes terrestres, marins et côtiers. Chaque réserve favorise des solutions conciliant la conservation de la biodiversité et son utilisation durable. En 1997, le Parc naturel régional du Luberon est intégré au réseau des réserves de biosphère de l’Unesco. Le territoire est étendu en 2010 à la montagne de Lure pour devenir la Réserve de biosphère Luberon-Lure. Dans cette dynamique, en 2019, le Parc a décidé d’étendre son territoire à l’ensemble du périmètre Luberon-Lure pour sa nouvelle Charte 2025-2040 et la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU. En 2022, l’Unesco a reconduit la désignation du territoire en Réserve de biosphère Luberon-Lure pour dix ans.
- Point de vue
Panorama du Pré de Fau
Lure est connue pour être un exceptionnel belvédère. Depuis le sommet du Pré de Fau, par temps clair, on domine côté sud la plaine de Saint-Etienne-les-Orgues - Cruis, les plateaux et collines du Pays de Forcalquier, la vallée de la Durance, le plateau de Valensole, et tout au fond les sommets dominant les Gorges du Verdon. Un peu plus vers l'ouest (plus à droite), on aperçoit le Plateau d’Albion, le Luberon et derrière au loin la Sainte-Victoire. Vers l'est (tout à gauche), se dessine les Préalpes du sud, derrière Digne et Sisteron.
- Géologie
Les pierres qui chantent
Sur la crête de Lure, le calcaire se fragmente en fines écailles légèrement bombées. Sous les pas, elles produisent un son singulier, évoquant par moments le tintement des sonnailles des troupeaux. Séduits par cette musicalité naturelle, certains musiciens les ont enregistrées pour les intégrer à leurs compositions. D'autres en ont façonné des lithophones, instruments de musique en pierre comparables à des xylophones.
- Point de vue
Panorama des crêtes des Cavalets
De la crête sommitale, un panorama grandiose s'impose. Vers le nord, c'est toute une autre région qui s'offre au regard. 1000 mètres sous vos pieds, la vallée du Jabron. En face on devine au loin, le Dévoluy et l’Oisans. Vers le nord-ouest (à gauche), on aperçoit les Baronnies provençales (Drôme) et dans le prolongement de la crête de Lure, le Géant de Provence, le Mont-Ventoux. Vers l'est, se dresse le sommet de Lure tout prêt, puis le verrou glaciaire de Sisteron et au loin les Préalpes du sud.
- Faune
Le Tétras lyre de Lure
Sur Lure vit une petite population d’à peine dix coqs chanteurs. Le Tétras lyre (Lyrurus tetrix), essentiellement végétarien, se nourrit d’herbes, de fleurs au printemps et en été, de rameaux d’arbres pendant l’hiver, alors qu’il passe la plus grande partie de la journée caché dans une sorte d’igloo creusé dans la neige. La principale pression sur ce bel oiseau montagnard est la raréfaction de ses habitats, car il a besoin à la fois de milieux forestiers et de zones pastorales pour sa reproduction. Il est également très sensible aux dérangements, notamment en hiver où sa survie est basée sur les économies d’énergie vitales.
- Flore
La flore alpine des crêtes de Lure
Les espaces dénudés de Lure sont riches d'une grande biodiversité végétale : tulipes, orchidées, campanules, genêt radié (rare en France)... On voit sur, cette première photo, des tapis ras d’Anthyllide des montagnes (fleurs roses au premier plan) et de Globulaire à feuilles cordées (fleurs bleues au second plan), piquetés de petites touffes jaunes d’Hélianthème d’Italie. Ces plantes au fort enracinement sont particulièrement adaptées à la pauvreté de ce sol caillouteux calcaire très sec.
- Patrimoine et histoire
Les marchands-droguistes de Lure
Les sols et le climat autour de Lure accueillent de nombreuses espèces de plantes médicinales, appelées autrefois les simples : Lavande fine, Genévrier, Thym, Romarin, Grande Gentiane... Leur commerce a permis à des habitants autour de Lure de s’enrichir et même d’accéder à des titres de noblesse. À partir du XIXe s., l’essor de la chimie fait décliner cette activité. Mais elle reste malgré tout présente dans l’économie du territoire ; les plantes sont encore cultivées pour la pharmacie, l’agro-alimentaire et la cosmétique.
- Elevage et pastoralisme
Le pastoralisme, fondateur des pelouses sèches
Aérés par les vents, les grands espaces de pelouses calcaires qui persistent sur les crêtes, sont le résultat de longs siècles d’actions humaines. C’est l’élevage de moutons principalement, puis de chèvres à partir du début du XIXe s., qui a modelé les hauts paysages de Lure. Aujourd'hui encore,après un hiver en bergerie, quelques troupeaux sont conduits en transhumance de début juin à fin juillet sur les pelouses sèches de Lure, riches et variées en substances nutritives. Les troupeaux mangent les jeunes pousses, arbustes et buissons, et empêchent ainsi la reconstitution et la croissance des forêts voisines.
- Faune
Une vipère infiniment vulnérable
La très discrète et craintive Vipère d'Orsini (Vipera ursinii), d’une longueur de 30 à 40 cm est la plus petite vipère d’Europe. Elle est reconnaissable à son nez retroussé et sa coloration dorsale, marquée par un zigzag brun foncé ou gris-noir, souvent continu, sur un fond gris ou marron clair. Elle est inoffensive pour l’Homme car son venin sert seulement à endormir ses proies : des invertébrés. Elle se nourrit des sauterelles et criquets des milieux où elle vit, les landes et pelouses sèches d'altitude, à la frontière des milieux méditerranéens et alpins du Sud-est de la France. Cette espère est classée « Vulnérable » à l’échelle mondiale : ses populations subissent fortement les pressions des activités humaines et il faut prendre des mesures en faveur de sa conservation ou elle s’éteindra. En France elle n'est connue que sur 8 sites isolés, où les surfaces de son habitat ont fortement régressées en parallèle de la déprise du pastoralisme. Cela la classe « En danger d’extinction » au niveau national.
- Savoir-faire
Espace naturel sensible du sommet de Lure
Réserve de Biosphère UNESCO, Forêt Domaniale, site Natura 2000, le sommet de Lure fait également partie des espaces naturels sensibles (ENS) du département des Alpes de Haute-Provence. L’objectif de ce label est de concilier la protection des sites remarquables et leur découverte par le public. Le sommet de Lure est un territoire naturel de grande qualité qu’il est nécessaire de protéger en raison de sa fragilité. Un aménagement a été réalisé en 2014 avec la création, le long de la route touristique, de quatre aires de stationnement et d'information qui permettent une canalisation du stationnement et de la fréquentation vers les sentiers de randonnée. Des informations sur le patrimoine naturel, historique et la richesse environnementale mettent en valeur ce site naturel majeur et atypique des Alpes de Haute-Provence.
- Patrimoine et histoire
L'astronomie à Lure
Comme le rappelle ici la stèle dédiée au savant astrophysicien flamand Geoffroy Wendelin, Lure a été retenue comme lieu privilégié pour l'observation du ciel dès le XVIe s. Encore aujourd'hui, l'altitude, l'air relativement sec et l'éloignement des grandes agglomérations, offrent une atmosphère transparente et une faible pollution lumineuse. Au départ de la station, un sentier pédagogique et ludique, le ''Sentier des planètes, de Lure à Neptune'', propose un aller-retour en direction des crêtes et du sommet de Lure. Au plus près des astres, cet itinéraire nous entraîne dans un voyage à l'échelle du système solaire...
- Point de vue
Lecture de paysage
En bordure du sentier, le banc en bois à fleur de pente, baigné de soleil, nous laisse le temps d'observer tranquillement le paysage qui s’ouvre à nous... A gauche, on peut voir s’élever le massif du Verdon qui laisse place progressivement au plateau de Valensole, puis à la vallée de la Durance. En face, légèrement à droite, se dresse le massif du Luberon avec ses ondulations marbrés. Enfin, à droite au loin, s’érige le Mont-Ventoux (1909 m) qui toise de 83 m le sommet de la Montagne de Lure (1826 m). L'hiver, ce sentier accueille des randonneurs en raquette ; l'ambiance est encore bien plus sauvage et les reliefs plus immenses...
- Savoir-faire
NATURA 2000, un réseau européen ambitieux
Le réseau européen Natura 2000 est un outil clé pour enrayer l’érosion de la biodiversité. Il vise à assurer la survie à long terme des espèces et des habitats particulièrement menacés, à forts enjeux de conservation en Europe. Il est constitué d’un ensemble de sites naturels, terrestres et marins, identifiés pour la rareté ou la fragilité des espèces de la flore et de la faune sauvage et des milieux naturels qu’ils abritent. Le territoire Luberon-Lure comporte 10 sites Natura 2000, soit 8 zones spéciales de conservation (ZSC Habitats faune flore) et 2 zones de protection spéciale (ZPS directive Oiseaux). Le site Natura 2000 (ZPS) ''Montagne de Lure'', que le Parc naturel régional du Luberon est chargé d'animer, s'étend sur plus de 17 km le long des crêtes sommitales de Lure et comprend une partie des deux versants (adret et ubac).
Description
Du parking, se diriger vers les bâtiments et monter à droite.
1- Au carrefour "Station de Lure" (1575 m), continuer à gauche (GR-GRP®). Au carrefour "Stade de neige" (1590 m), partir à gauche (PR). Emprunter la D113 sur 40 m (prudence !).
2- Virer à droite et descendre le chemin en sous-bois sur 370 m (PR). Au croisement (1540 m), négliger les pistes de chaque côté et continuer en face. 100 m plus haut, s'engager sur le chemin à gauche (PR).
3- Au carrefour "Bois des Glacières" (1560 m), négliger le chemin à droite qui grimpe à droite et continuer tout droit (PR aussi). À la fourche, continuer à gauche. En bas de la descente, attention à bien suivre les balises jaunes (PR) et remonter en face. Négliger un chemin à droite puis un à gauche, puis atteindre le sommet du "Pré du Fau" (1682 m). Poursuivre la montée sur la crête et déboucher sur la crête sommitale. Au croisement de sentiers, partir à droite et avancer 100 m (PR).
4- Au carrefour "Crête des Cavalets" (1674 m), continuer tout droit (PR). Atteindre le haut d'une bosse et basculer sur le versant opposé. Au carrefour "Les Barres" (1606 m), partir sur la droite vers la forêt et 30 m plus loin, à la fourche, s'engager sur la gauche (PR). Au carrefour "Replat du Roux", bifurquer à gauche. 150 m plus loin, négliger le chemin qui plonge à droite et poursuivre en face (PR).
5- Au carrefour "Ponchon du Roux", ne pas poursuivre tout droit vers la station mais virer à gauche. 70 m plus haut, à la fourche, poursuivre le sentier à droite et 50 m après suivre celui de gauche (GR-GRP®).
6- Juste avant d'atteindre la route, ne pas poursuivre à gauche le GR-GRP®, mais partir à droite (non balisé). Longer le 1er petit puis le second parking, et continuer tout droit sur le chemin caillouteux en parallèle de la route. S'élever vers le sommet d'une bute. En haut, basculer en face et descendre le sentier en lisière de bois (non balisé).
7- Par un talus, déboucher sur la D53 (prudence !), l'emprunter à gauche sur 30 m et prendre à droite le chemin (barrière). Descendre ce chemin à l'orée de la forêt sur 150 m (non balisé).
8- Sur la butte (1666 m), bifurquer à droite et avancer jusqu'à la vue (banc). Poursuivre le sentier à droite (PR) et descendre dans le sous-bois. Franchir quatre lacets et poursuivre. Sortir de la forêt, passer un grand virage, gagner les pelouses et descendre tranquillement en direction de la station (PR).
1- Au carrefour "Station de Lure" (1575 m), descendre à gauche et revenir au parking de départ situé en contrebas des bâtiments.
Itinéraire inscrit au Plan Départemental de la Randonnée des Alpes de Haute-Provence.
- Départ : Parking de la Station de Lure, Saint-Étienne-les-Orgues
- Arrivée : Parking de la Station de Lure, Saint-Étienne-les-Orgues
- Communes traversées : Saint-Étienne-les-Orgues, Lardiers et Saint-Vincent-sur-Jabron
Météo
Profil altimétrique
Recommandations
- Si la distance totale (7,7 km) et le dénivelé cumulé positif (+345 m) de cet itinéraire restent modestes et cohérents pour une difficulté de niveau FACILE, la pente et l'assiette caillouteuse de certaines sections de sentiers nécessitent d'être bien chaussé et de fournir un minimum d'effort physique. Lure est une vraie montagne !
- Aux points 2 et 7 : prudence à la circulation en traversant la route.
- ATTENTION ZONE PASTORALE de début juin à fin juillet : en présence de chiens de protection venus à ma rencontre, je ne les caresse pas ni ne les menace. Je m'arrête, puis j'attends patiemment la fin du ''contrôle'' avant de reprendre calmement mon chemin en contournant le plus possible le troupeau. De préférence, ne pas emmener son chien et, sinon, bien le tenir en laisse. Pour mémoire, consulter les bons réflexes à adopter face aux chiens de protection et regarder la vidéo sur les chiens des moutons sur le Parc naturel régional du Luberon.
- RISQUE INCENDIE : Le feu est l’ennemi de la forêt… et du randonneur ! Je ne fume pas en forêt et n'y allume pas de feu, d'autant que quelle que soit la saison, c'est interdit ! Et en période estivale, avant de partir en balade, je me renseigne sur les conditions et réglementations d’accès aux massifs forestiers.
Lieux de renseignement
Maison du Parc naturel régional du Luberon
60, place Jean Jaurès, 84400 Apt
Au cœur du centre ancien d’Apt, la Maison du Parc du Luberon vous accueille dans un hôtel particulier du XVIIIème siècle.
Informations touristiques et vente de livres, cartes, topoguides.
Musée de géologie, visite gratuite.
Ouvert du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 13h30 à 17h30.
OTI Forcalquier-Montagne de Lure
13, place du Bourguet, B.P. 15, 04301 Forcalquier
Tous les jours de 9h à 12h et 14h à 18h.
Fermé le mardi et le dimanche.
Accès routiers et parkings
Stationnement :
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