OPPEDETTE - Tour des Gorges
« Nombre de fois j'ai parcouru ce site fabuleux, entre sentiers rocailleux, variantes sangliers et vires en cul-de-sac ! Et jamais sans me lasser de la beauté sauvage des lieux. Mais gaffe sur cette grande boucle ; on a beau être à la source du Calavon, la fraîcheur des gorges en contrebas ne compense pas la rudesse du plateau quand le soleil tape fort ! » Jean-Pierre Peyron - chargé de mission randonnée retraité au PNR Luberon.

Les belvédères d'Oppedette
À deux pas du parking, deux belvédères se font théâtralement face ! En contrebas, les entrailles du Calavon se révèlent, sur la rive opposée se dessine le sentier du retour et plus loin, à l'est, la Montagne de Lure apparaît... Depuis 2009 et les derniers gros travaux d'aménagements, le premier belvédère (côté ouest) ainsi que la zone d'accueil agrémentée de panneaux d'interprétation, sont accessibles aux personnes en situation de handicap (label Tourisme Handicap).

Pas touche à mon HLM !
La configuration des gorges et la présence conjuguée du cours d’eau et d’arbres à cavité permettent à cet espace naturel d’assurer un rôle de corridor écologique pour la faune. Les vieux et gros chênes blancs abritent ainsi une importante biodiversité : chauves-souris (Barbastelle) et insectes (Capricorne, Lucane, Osmoderme…).

L'herbacier au service de la terre
L'herbacier est le berger qui ne possède pas ses propres terres mais qui conclut un accord de pâtures chez les agriculteurs. Après la moisson, son troupeau profite des pailles restantes sur les parcelles trop difficiles à labourer. Les bêtes se nourrissent ainsi de paille, mais elles mangent également les mauvaises herbes, puis assainissent et améliorent la fertilité des sols. Enfin, lors de l'enfouissement, les chaumes vont garder l'humidité du sol. Double gain donc, pour l'agriculteur et l'éleveur !

Mon beau miroir de faille
La petite falaise en bordure du champ est un miroir de faille. En vous approchant (en veillant aux cultures), vous verrez sur cette surface polie, des depôts de fer et des stries horizontales. Tout cela traduit le frottement et le mouvement d'un bloc rocheux par rapport à l'autre ! La Terre bouge. Les roches dures se cassent, les blocs se déplacent.

Bubo, Grand-duc d'Europe
Le Grand-duc d'Europe (Bubo bubo) est le géant de la famille des nocturnes. Aussi grand qu'un aigle, il est encore bien représenté sur le territoire du Parc du Luberon. Une soixantaine de couples y sont recensés. Ses mœurs nocturnes y sont pour beaucoup. Pour faire face à la disparition du lapin, il a adapté son alimentation pour se régaler de rongeurs, oiseaux, hérissons, reptiles, poissons...

Le Grand Vallat, riche et fragile
Le Grand Vallat, affluent sauvage du Calavon, est un petit canyon ou se réfugient des amphibiens comme la salamandre tachetée (Salamandra slamandra) ou la petite rainette arboricole, au chant très puissant. Attention, ce site fragile est protégé par arrêté de protection de biotope : le canyonnisme, la rando aquatique et la baignade y sont strictement interdits.

Le Calavon, rivière torrentielle
Quand vous franchissez le grand pont de La Blaque, penchez-vous sur le lit du Calavon, le plus souvent à sec ou presque. Mais ne vous fiez pas à son allure tranquille. Le Calavon est un monstre qui dort ! Son grand bassin versant peut générer des crues redoutables en aval. Remarquez le système d'alerte préventive situé à l'extrémité du pont (limnigraphe à piles photovoltaïques qui permet d'enregistrer les variations du niveau d'eau).

Les oiseaux
Les falaises sont le domaine du Grand corbeau reconnaissable à ses croassements qui résonnent. Des oiseaux discrets tel que la Sitelle torchepot (bleu et orange) et le Tichodrome échelette (gris et rouge) réalisent des acrobaties sur les troncs d'arbres. Des espèces plus communes font entendre leur chants (mésanges, merle noir et geai des chênes).

Rare et sensible, je suis
Le Luberon recèle près du tiers de la flore française. Les gorges d’Oppedette en particulier présentent une importante richesse végétale et comptent plusieurs espèces protégées : Dauphinelle fendue (Delphinium fissum), Euphorbe à feuilles de graminée (Euphorbia graminifolia), Doradille de Pétrarque (Asplenium petrarchae)…

Les bois
Les bois dans lesquels vous avez pénétré sont composés de plusieurs essences : le chêne vert avoisine l'arbre majoritaire, le chêne pubescent, et le sous-bois est constitué d'espèces arbustives : fragon petit houx, sorbier, buis, érable champêtre...

La montagne au fond des ravins
Loin d'être méditerranéennes, les conditions microclimatiques qui règnent dans les gorges rappellent plutôt celles de contrées plus montagnardes ; moindre lumière, humidité plus élevée, air froid piégé. Ce n'est donc pas un hasard si on peut observer ici des espèces inhabituelles en Provence, comme le hêtre (Fagus sylvatica), le Nerprun des Alpes (Rhamnus alpina), le Groseiller des Alpes (Ribes alpinum), ou encore le magnifique Lis Martagon (Lilium martagon).

Petit mais précieux mammifère volant

Belles des rochers
Les belvédères et corniches nous attirent pour les vues qu'ils offrent.... Ce sont aussi les habitats de prédilection d'une flore très spécifique, adaptée à des conditions extrêmes de sécheresse et de lumière. La Dauphinelle fendue (Delphinium fissum) et la Julienne laciniée (Hesperis laciniata) en sont deux magnifiques représentantes, rares localement. La Dauphinelle est même protégée dans notre région. Il convient donc de les préserver de notre quête de points de vue !

En chemin, j'adopte la Luberon attitude !
Le site d’Oppedette est un espace remarquablement riche et diversifié qui, malgré les efforts de protection et de gestion, reste très fragile. Protégeons-le, tous ensemble, en suivant quelques règles élémentaires du randonneur responsable. La somme de dégradations isolées n'est jamais anodine ! Sur ce cheminement en balcon, en restant bien sur l’emprise du sentier, on évite le piétinement répété des plantes et des insectes, comme la constitution de couloirs de ravinement dans les éboulis.

Un goût de réglisse
De part et d'autre des rives, la fougère polypode a déployé ses racines. Elle est décrite et appellée "réglisse des bois" car certains ont croqué ses racines qui laissent échapper un goût de réglisse.

Plaisir de la grimpe...
Si vous pratiquez l'escalade, n'hésitez pas à profiter des quelques voies équipées par la FFME sur la falaise qui surplombe le sentier. En raison des enjeux liés à la protection des oiseaux, c'est le seul secteur équipé et autorisé à l'escalade dans les gorges d'Oppedette. A droite s’offrent à vous les voies les plus faciles et, au centre, les plus difficiles. Au bout de l'effort, une vue splendide sur tout le cirque amont ! Attention, l’escalade libre est un sport régit par des règles de pratique précises ; respectez-les !

Lierre nourricier ami des abeilles !
Au bord du sentier, de grands lierres paradent sur la falaise. Leur floraison s'étale sur septembre-octobre et la fructification s'effectue vers la fin de l'hiver, début du printemps. Le lierre présente donc un cycle phénologique inversé par rapport aux plantes. Ses fleurs sont parmi les dernières à offrir du pollen aux abeilles. Une abeille est directement liée au lierre ; la Collète du lierre (Colletes hederae). On peut la voir voler jusque début novembre si le temps est clément.

La fontaine-lavoir du village
Situé à l’entrée du village, l’ensemble est composé d’une fontaine, d’un lavoir et d’un abreuvoir. Alimentée par une source provenant du hameau de Fenouillet, la fontaine a été bâtie au milieu du XIXe s. De forme octogonale, elle dispose d’un fût central qui s’élève à près de 3,70 m de hauteur. Le lavoir, quant à lui, est composé de deux bassins : le plus grand servait pour le lavage ; le plus petit, à proximité de la fontaine, servait pour le rinçage.

Oppedette : village perché
Dominant l’entrée des gorges, perché sur son éperon rocheux, le village d’Oppedette (dont le nom viendrait de l'oppidum celto-ligure sur lequel il fut édifié) était fréquenté dès le paléolithique (vestiges datés de 40 000 ans environ). Oppedette est caractéristique des villages provençaux avec ses ruelles étroites et ses façades dont les enduits sont tombés au fil du temps et ont laissé apparaître les pierres maçonnées à la chaux.

L'église Saint-Didier
L’église a été construite en 1834 sur l’emplacement d’une ancienne chapelle comme en témoignent les collages et les remplois de maçonneries en façade. Cette construction tardive dans un tissu bâti déjà existant alors, explique pourquoi cette église n’est pas strictement orientée à l’Est. En 2000, la commune d’Oppedette appuyée par les services techniques du Parc a restauré cet édifice afin de préserver cet élément remarquable du patrimoine rural.

Un canyon dans son écrin boisé
Peu visible dans le paysage, il faut se déplacer sur site pour découvrir le pays d'Oppedette, d'un relief tourmenté et recouvert de boisements. Quelle récompense sur place : ce paysage "sublime" révèle de profondes gorges formant un canyon que l'on peut dominer ou parcourir. Dans cet écrin boisé, des belvédères s'ouvrent ponctuellement sur le village perché d'Oppedette et la montagne de Lure. Ces espaces semblent avoir évolués dans le temps en dehors de toute pression liée à l'activité humaine.

Deux préfets, deux belvédères !
« C'est ici, en présence de deux préfets, que fut coupé, en 1951, le ruban symbolique du premier sentier des gorges. D'où le nom de ''Belvédère des deux préfets'' ! Par la suite, les usages de la langue ont simplifié le nom en ''Belvédère du sous-préfet", puis ''Belvédère des gorges''...». M. Fayet, ancien instituteur d’Oppedette.
Description
Du parking, se rendre sur le belvédère de gauche 'accessible aux personnes en situation de handicap), puis filer s’engager au sud sur le sentier qui chemine plus ou moins loin du bord de falaise (vigilance l'assiette du sentier rocailleux est truffé de lapiaz, délicat pour les chevilles !).
1- Traverser la D201 pour poursuivre en face un chemin qui longe un champ de lavandin. Poursuivre légèrement à gauche le chemin, puis déboucher de nouveau sur la route un peu plus bas. Descendre la route une trentaine de mètres.
2- Prendre à droite le sentier et rejoindre la corniche rocheuse. Plus loin, le sentier oblique à gauche pour contourner le vallon du Grand Vallat. Déboucher de nouveau sur la D201, bifurquer à droite, dépasser le parking et franchir le grand pont de La Blaque qui enjambe le Calavon.
3- Juste après l'ouvrage, prendre à droite le sentier pour remonter la rive droite des gorges. Monter progressivement, traverser un vallon et déboucher sur une ancienne charbonnière. Après une section rocailleuse (lapiaz), franchir deux autres vallons. Ensuite, descendre en corniche vers le bord de falaise (prudence !). Atteindre l’aven de l’échelle, dissimulé à gauche en bordure du sentier.
4- Continuer le sentier en corniche, remonter un court instant, puis franchir un passage rocheux. Descendre ensuite entre le bord de falaise et une lame de rocher, pour déboucher dans le cirque amont des gorges. Au bout de la belle falaise, dévaler deux lacets jusqu’à la rivière.
5- Traverser à gué le Calavon (prudence en cas de crue !), se diriger en face puis, par un sentier pierreux, rejoindre le village au sommet de l’éperon rocheux. Devant la mairie, tourner à droite, pénétrer dans le cœur du village et remonter à gauche une ruelle pour déboucher sur le plateau. Dépasser le cimetière et poursuivre le chemin large évident pour rejoindre le parking de départ, sans oublier de se rendre sur le second belvedère qui fait fasse au premier (vigilance malgré le garde corps !).
Itinéraire inscrit au Plan Départemental de la Randonnée des Alpes de Haute-Provence.
Profil altimétrique
Recommandations
- Plusieurs sections rocailleuses mal commodes (lapiaz) et quelques corts passages un peu vertigineux en haut de falaise.
- Itinéraire à éviter par temps de pluie ou de brouillard. Penser à prendre suffisament d'eau, surtout quand le soleil tape fort !
- Rive gauche (à l'aller), ATTENTION ZONE PASTORALE. En présence de chiens de protection venus à ma rencontre, je ne les caresse pas ni ne les menace. Je m'arrête, puis j'attends patiemment la fin du ''contrôle'' avant de reprendre calmement mon chemin en contournant le plus possible le troupeau. De préférence, ne pas emmener son chien et, sinon, bien le tenir en laisse.
Lieux de renseignement
Maison du Parc naturel régional du Luberon
60, place Jean Jaurès, 84400 Apt
https://www.parcduluberon.fr/
accueil@parcduluberon.fr
+33 (0)4 90 04 42 00
Au cœur du centre ancien d’Apt, la Maison du Parc du Luberon vous accueille dans un hôtel particulier du XVIIIème siècle.
Informations touristiques et vente de livres, cartes, topoguides.
Musée de géologie, visite gratuite.
Ouvert du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 13h30 à 17h30.
OTI Pays d’Apt Luberon
788 avenue Victor Hugo, 84400 Apt
http://www.luberon-apt.fr/
oti@paysapt-luberon.fr
+33 (0)4 90 74 03 18
Bureau d'Apt
788 Avenue Victor Hugo 84400 Apt
T. +33 (0)4 90 74 03 18
Ouvert toute l'année
Ouvert du lundi samedi de 9h30 à 12h30 et de 14h à 18h.
Fermé dimanche et jours fériés (hors juillet et août)
Du 1er octobre au 31 mars : Fermé le mercredi, dimanche et jours fériés.
Bureau de Bonnieux
1 Rue Victor Hugo 84480 Bonnieux
T. + 33 (0)4 90 75 91 90
Ouvert du lundi au samedi de 9h30 à 12h30 et de 14h à 18h jusqu'au 30 septembre.
Fermé dimanche et jours fériés.
Bureau de Céreste
Boulevard Victor Hugo 04280 Céreste
T. +33 (0)4 92 79 09 84
Ouvert du 17 avril au 30 septembre du lundi au vendredi de 9h30 à 12h30 et de 14h à 18h.
Fermé samedi, dimanche et jours fériés.
Bureau de Lacoste
La Cure - 36, place de l'Eglise 84480 Lacoste
T. +33 (0)4 90 06 11 36
Ouvert toute l'année
Du lundi au vendredi de 9h à 11h30 et de 13h30 à 17h.
Le samedi de 9h à 11h30.
Fermé dimanche et jours fériés.
Bureau de Ménerbes
Avenue Marcellin Poncet 84560 Ménerbes
T. +33 (0)4 90 72 21 80
Ouvert toute l'année
Ouvert uniquement le matin de 9h à 12h du mardi au samedi jusqu'au 30 avril.
À partir du 2 mai du mardi au vendredi de 9h à 12h et de 13h30 à 17h.
Le samedi de 9h à 12h.
Fermé dimanche, lundi et jours fériés.
Bureau de Roussillon
19 Place de la Poste 84220 Roussillon
T. +33 (0)4 90 05 60 25
Ouvert toute l'année
Du lundi au samedi de 9h30 à 12h30 et de 14h à 18h.
Fermé dimanche et jours fériés (Hors juillet et août)
Bureau de Saint-Saturnin-lès-Apt
Avenue Jean Geoffroy 84490 Saint-Saturnin-lès-Apt
T. +33 (0)4 90 05 85 10
Ouvert du 13 juin au 15 septembre du mardi au vendredi de 9h30 à 12h30 et de 14h à 18h.
Fermé samedi, dimanche, lundi et jours fériés.
Transport
Accès routiers et parkings
Depuis Apt, suivre la D900 sur 15 km puis prendre la D33 et D155 direction Oppedette. Depuis Forcalquier, suivre la D4100 sur 25 km puis, 3km après Céreste, prendre la D33 et D155 direction Oppedette.
Stationnement :
Accessibilité
Le stationnement, un belvédère et des panneaux d’information sont accessibles à toute personne en situation de handicap au niveau du parking des belvédères, situé à l’entrée sud du village.
Signaler un problème ou une erreur
Vous avez repéré une erreur sur cette page ou constaté un problème lors de votre randonnée, signalez-les nous ici :