
ANSOUIS - Des ruelles du village à la forêt des Pâtis
« Après une belle ascension à l’ombre des chênes et des pins, j’aperçois, au travers de la végétation, Ansouis et son ancienne forteresse militaire. Encore quelques efforts, et arrivée à la piste de crêtes, légèrement essoufflée, je découvre un beau panorama sur le Grand Luberon. Cela en valait la peine ! La redescente sur Ansouis est plus reposante et s’ouvre sur la plaine et le Pays d’Aigues ». Séverine Besson, chargée de mission Valorisation des patrimoines à l’OT Luberon Sud Tourisme.
Les 16 patrimoines à découvrir
Lavoir d'Ansouis - ©Commune d'Ansouis Patrimoine et histoireLe lavoir d'Ansouis
Typique, avec deux bassins : l’un pour le lavage, l’autre pour le rinçage, alimenté par une eau claire. Les vêtements étaient d’abord trempés par les femmes, puis frottés au savon de Marseille, réputé pour être l’un des meilleurs détergents. Le linge était ensuite frappé vigoureusement au battoir pour en évacuer la saleté et le savon. Le rinçage exigeait de tordre et retordre le linge avant de l’égoutter. Certaines femmes en avaient même fait leur métier : les lavandières.
Vue sur le village perché d'Ansouis - ©Marie Grenouilleau - PNR Luberon Patrimoine et histoireAnsouis, village perché
Le village s’est développé dès le Xe s. autour du château et de l’église (XIe s.), situés en hauteur sur un mamelon. Positionné à un carrefour stratégique de routes anciennes, Ansouis était le centre administratif et commercial d’une baronnie regroupant Cucuron, Sannes et la Motte-d’Aigues. Moins influent (les crises du XVIIIe s.), moins habité (l’exode rural du XIXe s.), le village a conservé sa forme urbaine dense du XVIe s. qui en fait tout son charme, ainsi qu'un rare et précieux témoignage.
Reliques de Saint-Elzéar et de son épouse Delphine à l’église Saint-Martin - ©Commune d'Ansouis Patrimoine et histoireLa place Saint-Elzéar
Du nom d’Elzéar de Sabran, né dans le Luberon en 1285, marié à Delphine (ou Dauphine) de Signes, initialement destinée à la vie religieuse. Ensemble, ils vécurent leur union dans l’ascétisme et la chasteté. Elzéar mourut le 27 septembre 1325 et fut canonisé le 15 avril 1369. Delphine fit vœu de pauvreté et termina sa vie à Apt dans un grand dénuement. L’Église la proclama bienheureuse et le peuple la considéra comme Sainte. Ansouis célèbre encore aujourd’hui les Saints en septembre.
Pinèdes sur les hauteurs d'Ansouis - ©Eric Garnier - PNR Luberon FlorePinèdes, propices aux feux rapides !
Sur les flancs de colline au sud d’Ansouis se dressent des fourrés de jeunes pin d'Alep. Ce type de peuplement très dense couvre de très grandes surfaces. Le passage d'un incendie mènerait à l'installation d'une garrigue. Sur la période 1985 - 2015, le nombre de départs de feux est plus important sur la partie sud du territoire. Ceci peut s'expliquer à la fois par une densité de population et une fréquentation plus élevée que sur les autres massifs, mais aussi par une influence méditerranéenne plus marquée avec une sécheresse estivale plus forte.
Galets d'Ansouis - ©DR-Nicoulina GéologieQui dit "galets" dit "rivière"
Plus on grimpe vers le sommet de la colline, plus les galets se font nombreux. De formes, de tailles et de couleurs variées, ils témoignent du passage d’une ancienne rivière. Un galet est en effet un fragment de roche arraché aux montagnes par l’érosion, puis transporté au fond d’un cours d’eau ou par la mer, où il s’arrondit peu à peu. Les galets d’Ansouis ont des origines très diverses, parfois lointaines comme les Alpes, apportés ici par une ancienne Durance, une "paléo-Durance", qui coulait en ces lieux il y a environ 8 millions d’années.
Relief mamelonné du Grand Luberon - ©Séverine Besson - OT Luberon Sud Tourisme Point de vueVue sur l'adret du Grand Luberon
Au loin se dessine le Grand Luberon, dont l’histoire géologique débute il y a environ 40 millions d’années, lors de la formation des Pyrénées. Plus tard, la surrection des Alpes vient rehausser ce relief, que l’érosion façonnera peu à peu. Résultat : un vaste pli en voûte, appelé anticlinal, dissymétrique et orienté vers le sud. Ce flanc sud, entaillé par l’érosion, a donné naissance aux petites collines que l’on observe aujourd’hui, entre Cucuron et Peypin-d’Aigues.
Berger, troupeau et jeunes chiens de protections - ©Solgne Louis - PNR Luberon Elevage et pastoralismeLes Pâtis
En provençal, le "pati" est un "pacage", soit un terrain affecté aux troupeaux. Une ancienne activité pastorale a sûrement donné son nom au lieu. En effet, ces espaces naturels accueillaient très souvent des troupeaux. Ils sont encore présents sur d’autres secteurs. Lorsque les terrains sont boisés, avec le concours des animaux pâturant sous les arbres, des éclaircies, élagages des branches basses et débroussaillements permettent de diminuer le risque d’incendie.
Citerne DFCI - ©Séverine Besson - OT Luberon Sud Tourisme Savoir-faireCiternes et prévention incendie
Par vent violent, le feu peut se propager jusqu’à 10 km/h ! La nature, très sèche, même en hiver, peut rapidement s’enflammer. Autour de soi, on peut aisément constater des aménagements pour empêcher la propagation du feu : citernes DFCI (Défense de la Forêt Contre l’Incendie), pistes assez larges pour le passage des camions de pompiers et débroussaillage de sécurité de part et d’autre des pistes. En saison estivale, il est important de se renseigner sur les règles d'accès aux massifs forestiers (borne info, par téléphone au 08 84 17 8000 ou sur Internet).
Ansouis et le Mourre Nègre au sommet du Grand Luberon - ©Patrick Cohen - PNR Luberon Point de vueRelief protecteur
Derrière les vignes du Pays d’Aigues se découpe le Cap de Serre (614 m) qui domine Lourmarin au fond à gauche du paysage. À son pied, la combe de Lourmarin sépare le Grand Luberon à l’est du Petit Luberon à l'ouest. Le point culminant du Grand Luberon, le Mourre Nègre, s’élève à 1 125 m et surplombe Cucuron. Celui du Petit Luberon, le Mourre de Cairas, situé au-dessus de Mérindol, culmine à 727 m. Cette barrière naturelle protège Ansouis du mistral !
Vignes d'Ansouis - ©Séverine Besson - OT Luberon Sud Tourisme Produits du terroirAgriculture ansouisienne
La douceur du relief, la multitude des cours d’eau, des sources et la fertilité des terres assurent à Ansouis d’incontestables avantages pour l’agriculture. Céréales, vignes, vergers, prairies et champs de primeurs variés couvrent plus des trois quarts de la superficie totale, soit environ 1 322 ha. Certaines vignes ansouisiennes sont classées AOC Luberon, et la Cave Coopérative Vinicole des Coteaux, créée en 1925, regroupe aujourd’hui 67 vignerons pour une surface de 450 ha.
Manon des sources - ©DR- premieres.fr Patrimoine et histoireAnsouis, décor de cinéma
L’église d’Ansouis a servi de décor à deux films cultes de Claude Berri : "Jean de Florette" et "Manon des sources" (1986). Les scènes du prêche, de la messe de Noël et du mariage de Manon ont toutes été tournées dans l’église. Les scènes à l'extérieur de l'église se passent à Vaugines, à 7 km d'Ansouis.
Beffroi d'Ansouis - ©OT Luberon Sud Tourisme Patrimoine et histoireLe beffroi d'Ansouis
Le conseil de la communauté d’Ansouis tenait ses séances dans la maison de la confrérie du Saint-Esprit dès 1540. Après la dissolution de la confrérie, la maison devint propriété communale et fut transformée en hôtel de ville, avec un four attenant. On construisit au-dessus un beffroi, surmonté d’un campanile en fer forgé abritant une horloge, probablement édifié entre la fin du XVIe s. et le début du XVIIe s. Cet hôtel de ville fut remplacé par l’actuelle ancienne mairie à une date inconnue, située entre 1793 et 1836.
Maison des Consuls à Ansouis - ©Séverine Besson - OT Luberon Sud Tourisme Patrimoine et histoireLa maison des Consuls
Cette demeure a été le siège du Conseil de la cité aux XVe s. et XVIe s. La partie basse possède des ouvertures en cintre surmontées de moulures, dont l'une peut faire penser à une devanture d'échoppe. En effet, ce rez-de-chaussée abritait des silos à grain, un four, des étals à viandes et à poissons qui devaient permettre, en cas de siège du village, d'approvisionner les habitants venus se réfugier dans l'enceinte du château.
Le château d'Ansouis - ©Séverine Besson - OT Luberon Sud Tourisme Patrimoine et histoireLe château d'Ansouis
Le château, construit au Moyen Âge au sommet d’un piton rocheux, fut un poste d’observation privilégié. Flanqué de quatre tours et d’un donjon central, il comporte un important système de fortification. Au XVIIe s., la paix régnant de nouveau en Provence, le château se transforme en demeure de plaisance. Occupé pendant presque 1 000 ans par la famille de Sabran, les nouveaux propriétaires, depuis 2008, poursuivent la restauration et ouvrent le château aux visiteurs.
Entrée de l'église Saint-Martin - ©Séverine Besson - OT Luberon Sud Tourisme Patrimoine et histoireL'église Saint-Martin
Difficile de dater cet édifice, qui n’est probablement pas antérieur à la fin du XIIe s. Il se compose d’une nef de trois travées et d’un vaisseau transversal voûté en berceau brisé. On y remarque divers éléments sculptés. Cette église, bâtie vraisemblablement à l'époque où le village connaissait son maximum démographique, n'a pas été agrandie par la suite et n'a subi que quelques remaniements de détails.
Emplacement du Grand portail - ©Séverine Besson - OT Luberon Côté Sud Patrimoine et histoireLes portails fortifiés
Parmi les anciennes entrées fortifiées des remparts du village, il ne subsiste que l’emplacement du Grand portail sur la voirie actuelle de la Grande Rue. La croix en fer forgée, réinstallée ici par la paroisse en 1951, symbolise cette ancienne muraille d'enceinte. La rampe d'accès en escalier utilisée aujourd'hui a été construite à l'ouest de l’ancien portail, et prend vraisemblablement appui sur le côté nord de l'ancienne tour. La seule porte encore en état de nos jours à Ansouis est le Petit portail (ou Portalet), dans la rue du même nom, qui s’ouvre au centre de la courtine sud.
Description
Depuis la Place de la Vieile Fontaine, s’engager à gauche sous le porche et suivre la route en direction du village. Au rond-point, remonter à droite le boulevard des Platanes. Passer la place Saint-Elzéar et continuer tout droit jusqu’à la place des Hôtes.
1- Virer à gauche, emprunter la traverse du Colombier. En contrebas, à la sortie du virage (gros cactus), se faufiler sur le sentier caillouteux à gauche. En bas, poursuivre le chemin à gauche, puis virer à droite et franchir le ruisseau Le Marderic. Au panneau "Tuilière", prendre le chemin de gauche direction Le Gavède. Passer sous une habitation, franchir une barrière et gravir un raide chemin. Franchir une seconde barrière, puis poursuivre l’ascension jusqu’à la piste des crêtes.
2- Au sommet, bifurquer à droite et emprunter la piste forestière. À hauteur de la ligne électrique, laisser partir un chemin à droite et poursuivre tout droit.
3- À l’intersection "Coulet Blanc", continuer tout droit en direction de Villelaure, le Vieux Moulin. Passer devant une habitation, laisser partir un chemin à gauche, puis, 100 m plus loin, bifurquer à droite. Descendre tout droit, franchir une barrière puis une seconde pour déboucher dans le hameau de Font-Blanche. Poursuivre deux fois à droite, franchir le petit pont sur Le Marderic et atteindre la route de Pertuis (D37).
4- L’emprunter à droite sur 300 m (prudence !), et après le virage virer à droite sur le chemin revêtu du Vieux Moulin. Remonter dans le village, repasser au point 1 et atteindre la place des Hôtes. Avancer encore et bifurquer à gauche rue du Petit Portail. 30 m après, gravir l’escalier à droite. Se faufiler à gauche dans la rue du Grand Four, puis monter à droite jusqu’à la place du Château.
5- Revenir sur ses pas, descendre jusqu’à la première intersection et virer à droite sur la Grande Rue. Plus loin, poursuivre à droite sur la rue de France et regagner la place de la Vieille Fontaine.
- Départ : Place de la Vieille Fontaine (pied nord du village), Ansouis
- Arrivée : Place de la Vieille Fontaine (pied nord du village), Ansouis
- Communes traversées : Ansouis
Météo
Profil altimétrique
Recommandations
- Au point 4 : prudence au retour en empruntant sur près de 300 m la route de Pertuis (D37).
- ZONE PASTORALE : en présence de chiens de protection venus à ma rencontre, je ne les caresse pas ni ne les menace. Je m'arrête, puis j'attends patiemment la fin du ''contrôle'' avant de reprendre calmement mon chemin en contournant le plus possible le troupeau. De préférence, ne pas emmener son chien et, sinon, bien le tenir en laisse. Pour mémoire, consulter les bons réflexes à adopter face aux chiens de protection et regarder la vidéo sur les chiens des moutons sur le Parc naturel régional du Luberon.
- RISQUE INCENDIE : le feu est l’ennemi de la forêt… et du randonneur ! Je ne fume pas en forêt et n'y allume pas de feu, d'autant que quelle que soit la saison, c'est interdit ! Et en période estivale, avant de partir en balade, je me renseigne sur les conditions et réglementations d’accès aux massifs forestiers.
Lieux de renseignement
Maison du Parc naturel régional du Luberon
60, place Jean Jaurès, 84400 Apt
Au cœur du centre ancien d’Apt, la Maison du Parc du Luberon vous accueille dans un hôtel particulier du XVIIIème siècle.
Informations touristiques et vente de livres, cartes, topoguides.
Musée de géologie, visite gratuite.
Ouvert du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 13h30 à 17h30.
OTI Luberon Sud Tourisme
Le Château - BP 16, 84240 La Tour d'Aigues
Horaires d’ouverture :
AVRIL / MAI / JUIN ET SEPTEMBRE
Du mardi au samedi : de 9h30 à 12h30 et de 13h30 à 17h30.
EN JUILLET ET AOÛT
Lundi : 15h – 18h.
Du mardi au samedi : 9h30 à 13h et de 15h à 18h.
Dimanche : de 9h45 à 12h45 (du 09/07 au 20/08).
JOURS FÉRIÉS
18 mai (Ascension) : de 9h30 à 12h30.
14 juillet : de 9h30 à 13h et de 15h à 18h.
15 août : de 9h30 à 13h et de 15h à 18h.
Accès routiers et parkings
À 8 km au nord de Pertuis, par les D56 et D37.
Stationnement :
Accès
- Numéro de secours :
- 114
Source

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