3. Tours du Verdon : Baudinard - Bauduen

Le village de Baudinard se dresse, comme une sentinelle aux portes des Gorges du Verdon, tout près du lac de Sainte-Croix, sur un coteau ensoleillé au fond duquel s'épanouit un charmant vallon verdoyant parsemé de champs de lavandes et d'amanderaies. Au gré de vos promenades au sein du village, vous découvrirez de nombreux passages voutés pleins de caractère avec de beaux cintres et de jolis marteaux qui ornent les portes des maisons les plus anciennes.

Vue sur le village et au loin la Sainte Victoire. Le village est à visiter pour ses passages voûtés, ses façades remparts et ses belles maisons anciennes qui ont la particularité de posséder presque toutes des caves voûtées avec un puits intérieur (jadis alimenté par les eaux de ruissellement).

Le chemin montant à la chapelle N-D de Baudinard, est jalonné d'oratoires. Puis le chemin se poursuit vers le nord et grimpe sur une croupe au bout de laquelle se dresse isolée la chapelle. La croix présente sur la photo date du milieu du XVIIIè s. et ornait jadis l'autel de la chapelle de Notre Dame.

Les nombreux oratoires de Provence, ces petits édifices dédiés à un saint, rappellent également ce besoin de protection. On les trouvent fréquemment à l’entrée des villages, sur le chemin des lieux de culte, comme ici, ou auprès des terres cultivées. A Baudinard, plusieurs oratoires invoquent Sainte-Catherine, Saint-Michel, Saint-Jean ou Saint-Joseph. On trouve aussi un oratoire dédié à Saint Espero, saint imaginaire évoquant l’espoir.

La construction de la chapelle dédiée à Notre-Dame avait été motivée par les habitants du village en remerciement de la protection que leur apportait la Vierge Marie. Nous comprenons mieux ainsi pourquoi on la nomme aussi Notre-Dame de la Garde. Bien que d'allure classique la chapelle n'en demeure pas moins imposante avec ses hauts murs et ses contreforts robustes. Elle a été restaurée au XVIIIè s., date à laquelle on y décora l'intérieur d'une vierge en bois doré.

De là, un extraordinaire panorama depuis lla table d'orientation sur le lac de Sainte Croix et les sommets dominant le Verdon. Prenez le temps d’une pause, tout autour, des tables et des bancs de bois nous invitent à un pique-nique fort agréable.

Vous admirerez les paysages alentour avec cette descente vous aurez une vue sur le village de Sainte Croix et l’immense plateau de Valensole vaste territoire largement ouvert. Il présente de grands horizons de cultures céréalières et de champs de lavandin ponctués de quelques rares arbres isolés qui constituent l'image emblématique du plateau.

La plaine des Salles a vraisemblablement été occupée par des hommes préhistoriques, si on se fie aux traces retrouvées dans les grottes des Basses Gorges. La présence toute proche de l’importante colonie romaine de Riez laisse supposer que le village était déjà un lieu de passage au début de notre ère. C'est au XIe siècle que remontent les premières traces écrites de l'existence d'un village à l'emplacement des Salles.

Avant la mise en eau du barrage en 1974, Sulagran était le nom donné à la colline juste en face qui dominait le hameau de Fontaine l’Evêque, installé autour de la source de Sorps, alors l’une des plus importantes résurgences de France. Ce sont aujourd’hui encore les eaux souterraines de fontaine l’Evêque puisées dans la colline qui alimentent les villages du Haut-Var.

Toute la palette des couleurs pendant cette randonnée, vous passerez du bleue, violet, jaune, vert, jusqu’au terre rouge de Sulagran. Dépaysement total.

Partout, les sols maigres et décapités laissent voir le substrat rocheux sous la forme de dalles fractures ou fissures, de reliefs ruiniformes ou encore de cailloutis. Dans les anfractuosités creusées par l’érosion, un sol plus épais a pu se former, ou le buis et d’autres arbustes trouvent des conditions acceptables à leur croissance. Ces blocs et dalles calcaire, façonnés au cours des temps géologiques, ont aussi constitué un matériau de choix pour l’homme.

Au cœur du Verdon, le petit hameau de Fontaine l'Evêque a disparu sous les eaux en 1974. Connu pour sa source qui attirait des milliers de touristes chaque année. Tout a été englouti par ce barrage, mais aussi 700 ans d'histoire. Des monastères du 13ème siècle, un hôpital et un château du 17ème siècle, avec des statuts d'une richesse exceptionnelle.

Le Conservatoire du littoral, également appelé Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres), est un établissement public administratif national français créé en 1975.Établissement membre de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), il n'a pas d'équivalent dans d'autres pays. En 2017, le Conservatoire assure la protection de 200 000 hectares sur plus de 750 sites, représentant environ 1 600 km de rivages maritimes, soit 15 % du linéaire côtier.

Acquis en 2010 par le conservatoire du littoral, ce site d’une trentaine d’hectares est ouvert au public piéton qui l’apprécie pour ses petites plages taillées dans les bancs de calcaires et ses ambiances particulières. Occupé en grande partie par des espaces ouverts et très arides, il présente une richesse écologique intéressante que l’on peut découvrir le long d’un circuit de 1500 mètres faisant le tour de la presqu’île.

Adossé à la falaise, les pieds dans l'eau émeraude du Lac de Sainte-Croix, Bauduen est devenu le port du Haut Var depuis la création du lac, village pittoresque avec ses vieilles demeures provençales aux tuiles roses et ses rues étroites et ses escaliers pavés, le village a conservé son authenticité et son caractère médiéval, un havre de paix avec un charme fou.

« Le 12 août 1973, le barrage EDF de Sainte-Croix-du-Verdon recevait le premier des 780 millions de mètres cubes qu'il était destiné à contenir. Bauduen, le village natal de ma grand-mère maternelle, fut épargné par le lac. Mais pas les Salles-du-Verdon, le village varois voisin. Reconstruit plus haut. 40 ans plus tard, je n'ai pas oublié que Bauduen fut un temps menacé de noyade. Je me souviens... Je me souviens que Bauduen a failli être noyé… Je me souviens... », Eric Schulthess.

« Je me souviens du pont de Garuby. Je me souviens des vergers du vallon aujourd’hui inondés. Je me souviens de l’allée de marronniers sur la route d’Aups. Je me souviens du village des Salles, si proches, si loin de Bauduen. Je me souviens des remorques pleines à ras bord de lavande. Je me souviens des bals devant l’Auberge du Lac. Je me souviens des amandiers en fleurs. Je me souviens des bulldozers et des plaies sur la terre… Je me souviens...  », Eric Schulthess.

Au sommet de la colline qu’elle surprise de découvrir au loin, le Grand Margés, le Chiron, le Grand Mourre, qui plus est avec la neige en fonction de la saison. En contre bas le port et les bateaux de Bauduen.

Les roselières font partie des paysages de marais, de zones d’étangs, de cours d’eau et sont un milieu source de diversité biologique. Les roselières accueillent une centaine d’espèces d’odonates (libellules, demoiselle), plus d’une trentaine d’espèces d’oiseaux, ainsi que divers poissons, batraciens, reptiles et mammifères. En particulier, un grand nombre d’espèces d’oiseaux nicheuses est en partie ou entièrement inféodé aux roselières comme certains hérons, canards, passereaux ou rapaces.

Vous allez voir et vous allez cheminer sur l’ancienne route qui reliait Aups à Bauduen et que la mise en eau du lac à submergée, les traces du passé toujours visible ici ou là témoin d’un passé pas si lointain.